Les accidents du travail et les maladies professionnelles ont un impact majeur sur les travailleurs et leurs familles, non seulement sur le plan économique mais aussi en termes de bien-être physique et mental. De plus, l’avènement de nouvelles formes de travail et les fléaux épisodiques tels que la Covid-19, continuent d’affecter l’économie mondiale particulièrement l’économie informelle et le secteur agricole qui mobilisent, au Sénégal, plus de 97% des activités économiques selon les données de l’ANSD.

Ainsi, la nécessité d’améliorer la Sécurité et la Santé au Travail est de plus en plus reconnue, surtout après l’inclusion d’un milieu de travail sûr et salubre dans les principes et les droits fondamentaux au travail.

Partant de ces constats, la Politique nationale de Sécurité et Santé au Travail ainsi que le Programme national de Sécurité et Santé au Travail font de la mise en conformité des lieux de travail dans les secteurs privé, public y compris l’économie informelle et dans l’agriculture en matière de SST une priorité.

En effet, les unités du secteur informel sont généralement de petite taille, recourant pour la plupart à une main-d’œuvre non-salariée et non-organisée, des processus et des modalités de travail précaires, le plus souvent non-réglementés et non-déclarés, en dehors du cadre réglementaire et de contrôle de l’État, y compris en ce qui concerne la SST et la protection sociale. Font également défaut la sensibilisation, les moyens techniques et les ressources nécessaires à la mise en œuvre des mesures de SST. Souvent, les mesures préventives destinées à réduire les risques professionnels, sous la forme de systèmes de gestion de la SST et d’une culture relative à la sécurité, ne se retrouvent pas dans l’économie informelle.

Combiné à une faible couverture en matière de protection sociale, un niveau élevé d’exposition aux risques place les travailleurs informels dans une situation de grande vulnérabilité. D’où la nécessité d’une attention particulière des pouvoirs publics pour ce secteur.

Dans le même ordre d’idées, il demeure important de rappeler que l’agriculture est l’un des secteurs qui présentent le plus de dangers à travers le monde. Selon les estimations du BIT, chaque année les travailleurs sont victimes de 250 millions d’accidents dont 335.000 accidents mortels sur le lieu de travail et 170.000 victimes sont des travailleurs agricoles.

Et, les accidents les plus fréquents dans le secteur agricole sont ceux en rapport avec les machines, les produits chimiques dangereux, les agents toxiques ou allergisants, les substances ou agents cancérigènes utilisés dans ce secteur, les maladies transmissibles par les animaux, le bruit et les vibrations, les risques liés à l’ergonomie et aux températures extrêmes.

En conséquence, il est nécessaire de mener des actions spécifiques en direction des acteurs de l’économie informelle et du secteur agricole. Ces deux secteurs sont très vulnérables face aux dangers en raison d’un déficit de sensibilisation et de connaissances limitées en matière de Sécurité et Santé au Travail.  Il s’y ajoute la problématique de la sous-déclaration des accidents du travail et des maladies professionnelles.

C’est pourquoi la Direction de la Sécurité et Santé au Travail organise cet atelier d’élaboration d’un plan d’intervention des inspecteurs du travail et de la sécurité sociale et des contrôleurs de la prévention dans l’économie informelle et l’agriculture pour la prévention des risques professionnels. Cette activité entre dans le cadre de la mise en œuvre de plan d’actions du Programme national de Sécurité et Santé au Travail 2023-2027 notamment la Priorité 5 qui vise à promouvoir la SST et la mise en conformité des lieux de travail dans les secteurs public, privé, informel et agricole.

Dans le cadre de sa coopération avec le Ministère en charge du Travail, la Coopération allemande (GIZ) à travers le Projet « Ensemble vers la réforme du Travail », notamment l’Axe 3 dudit projet, a mis à la disposition des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail et de la Sécurité sociale sa plateforme d’apprentissage et de formation en ligne appelée « ATINGI ». Cet outil qui est une opportunité pour améliorer la formation continue des agents de l’Administration du Travail, demeure encore méconnu et non idéalement utilisé.

Il s’agira donc de prendre prétexte de cet atelier de renforcement des capacités des acteurs pour la vulgariser pour l’atteinte de l’objectif de l’Axe 3 qui est d’améliorer les compétences du personnel de l’administration du travail (inspections régionales du travail et les fonctions centralisées au ministère du Travail) conformément aux besoins d’un monde du travail en mutation et à une réorientation sur la promotion de l’emploi.

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